Lindsay Lohan poursuivie pour vol de secret industriel : info ou intox ?

JUSTICE - Une chimiste de Floride affirme que l'actrice a volé l'une de ses formules pour lancer son spray autobronzant «Sevin Nyne»...

Lindsay Lohan

Après avoir été soupçonnée d’un vol de bijoux lors d’une séance photo, Lindsay Lohan est aujourd’hui poursuivie pour le vol supposé d’une formule d’autobronzant.

Jennifer Sunday, une chimiste, a déposé plainte au tribunal fédéral de Tampa, en Floride. Elle affirme que LiLo et son associée, Lorit Simon, lui ont volé une formule et l’ont utilisée pour le spray autobronzant «Sevin Nyne», lancée par la starlette en avril dernier.

L’actrice affirmait l’avoir développée au cours de ces trois dernières années avec Lorit Simon, une femme d’affaires de Las Vegas spécialisée dans le bronzage à l’airbrush. La starlette avait indiqué lors du lancement du produit que la formule – composée de baie de Goji, de caramel, d’extraits de Chardonnay, et d’une base sucre/noix de coco – était son «secret pour être bronzée sans soleil».

Marcia Cohen, l’avocate de Jennifer Sunday, explique dans le journal local «Tampa Bay» que sa cliente et Lorit Simon devait être partenaires pour lancer la crème autobronzante, mais n’avaient pu se mettre d’accord sur un prix lors de la présentation des échantillons. Elle aurait pour preuve un accord confidentiel signé en janvier dernier par Lorit Simon avec son entreprise, White Wave International Labs. Cet accord est inclus dans la plainte déposée à Tampa.

Peu de temps après, Lorit Simon et Lindsay Lohan lançaient leur partenariat et la starlette se disait créatrice de la formule de l’autobronzant.

De son côté, Lindsay Lohan n’a fait aucune déclaration, mais a réagi sur Twitter, en affirmant que c’était une fausse information, qu’aucune formule n’avait été volée pour créer «Sevin Nyne», et que la plaignante cherchait seulement à gagner de l’argent. A la justice de trancher.

Alicaments : info ou intox ?

Ces dernières années ont vu apparaître un nouveau type de produits : les alicaments. Au croisement de la nutrition et de la santé, ces denrées nous promettent non seulement de nous sustenter, mais également de nous soigner... Véritable progrès ou argument de vente sans fondement ?

Yaourts enrichis au bifidus actif, jus de fruits multivitaminés, céréales aux fibres de betterave, oeufs aux acides gras Oméga 3, barres vitaminées, lait enrichi en fer et en calcium... Ces dernières années ont vu fleurir sur les linéaires de nos supermarchés une nouvelle sorte de denrées : les aliments fonctionnels ou alicaments.

Comme leur nom l'indique (contraction d'aliment et médicament), les alicaments sont des aliments artificiellement enrichis en nutriments divers, à qui l'on prête une vertu bénéfique pour la santé. Certains rétabliraient le transit intestinal, d'autres lutteraient contre l'excès de mauvais cholestérol ou favoriseraient la croissance osseuse... A chaque fonction de l'organisme correspond un alicament, censé la restaurer ou l'améliorer.

Un bénéfice qui reste à prouver

"On ne se nourrit pas pour se soigner. Nous ne sommes pas dans le domaine de la médecine ou de la thérapie", explique Gérard Pascal, responsable de la direction nutrition humaine et sécurité alimentaire de l'Inra. Mais "les progrès considérables de la biologie et de la génétique nous permettent de mieux percevoir aujourd'hui les mécanismes qui régissent les relations entre les aliments et le fonctionnement de l'organisme. Aller plus loin dans les connaissances de ces relations est l'une des grandes priorités de l'Inra", poursuit-il.

Reste donc à prouver que certains aliments fonctionnels améliorent réellement telle ou telle fonction et possèdent une action bénéfique. Or rien n'est moins sûr. Chaque nutriment possède une place définie selon des apports journaliers recommandés. Ceux-ci sont normalement couverts par une alimentation diversifiée. L'intérêt d'une augmentation artificielle de ces apports reste donc (sauf cas particuliers) relatif.

Attention aux extrapolations

Car la nutrition humaine est une science complexe, loin d'être totalement comprise dans son ensemble. Certaines extrapolations peuvent être dangereuses, telle cette expérience de supplémentation en vitamines chez les fumeurs : des scientifiques avaient constaté que des personnes ayant un cancer du poumon, notamment des fumeurs, ingéraient également une alimentation qui contenait moins de vitamines A et E.

Ils se sont dit qu'en donnant ces vitamines à des fumeurs, on devrait voir diminuer le nombre de cancers du poumon. Résultats de deux grandes études 1, 2, rassemblant entre 20 000 et 30 000 patients : non seulement il n'y a pas eu d'effet bénéfique, mais c'était même l'inverse ! Il y avait plus de cancers du poumon (entre 15 et 30 % de plus) chez les personnes qui avaient pris les compléments de vitamines ! On n'a pas d'explication complète à cet effet.

En fait, l'alimentation est très complexe. On ne peut donc pas l'assimiler toute à une série de nutriments que l'on pourrait doser au milligramme et au nombre de gouttes à prendre chaque jour. Il peut y avoir des effets imprévus entre différentes composantes.

Pas d'allégations santé

Pour l'instant, en Europe, interdiction est faite aux producteurs d'aliments fonctionnels de présenter leurs produits avec des allégations faisant état de prévention, traitement ou guérison de maladies humaines.

Ce qui n'est pas le cas aux Etats-Unis ou au Japon, où les chewing-gums contre le rhume côtoient des boissons "empêchant le cancer"... De toute façon, cette interdiction européenne n'empêche pas le marché des alicaments d'augmenter de 20 % par an, ni les fabricants de se battre à coup de nouveautés, toutes plus "scientifiquement prouvées" les unes que les autres.

Des alicaments "sérieux"...

Actuellement, des recherches sont en cours pour faire produire à des plantes génétiquement modifiées des vaccins contre certaines maladies humaines. On s'éloigne ici des "alicaments marketing", pour rentrer de nouveau dans le domaine de la médecine. Par exemple, des chercheurs ont développé une variété de bananier codant pour plusieurs protéines jouant un rôle dans l'immunité des enfants contre les bactéries et virus de la gastro-entérite. Quand on sait que cette maladie cause chaque année la mort de milliers d'enfants du tiers-monde, on ne peut qu'encourager ces recherches.

Autre avantage : ces "vaccins-plantes" peuvent être facilement produits dans les pays chauds, ils sont plus faciles à administrer, et coûtent beaucoup moins cher qu'un vaccin classique. Idéal pour les pays du Sud, souvent délaissés en matière de médecine?